Ce week-end s’est déroulée la convention internationale des radioamateurs, organisée par le Clipperton DX Club. Cette convention sur trois jours a rassemblé une centaine de personnes venues de dix pays.
Pouvez-vous revenir sur l’historique de votre club ?
Le club est né à la suite de la première expédition à l’atoll de Clipperton (NDLR : à 1.500 kilomètres au sud-ouest du Mexique) en mars 1978. Depuis, nous avons mené et participé à de nombreuses expéditions dont une récemment à Juan de Nova en 2016. Avant les années 90, les radioamateurs étaient nombreux et il y avait une transmission du savoir-faire de génération en génération. Avec l’avènement d’Internet, leur nombre a diminué car ces techniques ne sont plus à la mode. Cela explique que la moyenne d’âge de nos membres soit de plus de 65 ans. Les ondes radio ne sont pourtant pas une technologie vieillissante et sont bien loin d’être obsolètes. Concrètement, aujourd’hui, certains de nos équipements peuvent être réquisitionnés par le ministère de l’Intérieur pour les situations d’urgence.
Vous voulez dire que les ondes radio servent toujours à certains États et autorités ?
Contrairement à nous autres radioamateurs, des entités, telles que l’Armée et la Sécurité civile, chiffrent les transmissions pour des raisons de sécurité. Nous nous sommes limités aux sujets suivants : météo, informatique et bien évidemment notre passion pour le radioamateurisme.
Quelles sont les modalités pour devenir radioamateur ?
En France, il est obligatoire de passer un examen d’État et de s’acquitter d’une licence pour émettre (NDLR : 46 € par an). Dans certaines contrées, il suffit de faire un paiement aux autorités… Les radioamateurs ne sont pas tous logés à la même enseigne. Par exemple en Corée du Nord, il est strictement interdit d’avoir un équipement. Le défi de chaque radioamateur, c’est d’émettre depuis des endroits qui sont difficiles d’accès, voire complètement fermés à ce type de technologies.
Au-delà des considérations administratives, quels sont les obstacles que vous rencontrez fréquemment ?
Globalement, ce qui nous pose problème, ce sont les perturbations électromagnétiques, notamment les boîtiers CPL (courant porteur en ligne) qui servent à véhiculer Internet à travers le réseau électrique. D’autre part, il y a la peur d’une partie de la population qui se découvre des maux de tête alors que nos équipements ne sont pas branchés. D’ailleurs, le grand public doit savoir que nos équipements n’utilisent pas d’ondes pulsées, contrairement aux ondes d’un WiFi ou d’un four à micro-ondes.
Source:
© Le Télégrammehttp://www.letelegramme.fr/finistere/brest/forum/radioamateurs-encore-en-vie-malgre-le-wifi-13-09-2016-11215130.php#24g7oCES4LU1rygp.99